samedi 9 octobre 2010

On a failli acheter 2/4 - Chics, mais tordus

Fin septembre, rendez-vous est pris pour signer un compromis de vente entre les propriétaires de Vouvant et nous, un agent immobilier bilingue se chargera des traductions.

Nous réservons une chambre d'hôtes à Vouvant pour la date prévue.

Quelques jours après le propriétaire me contacte en m'expliquant devoir reporter notre rendez-vous, sa mère est souffrante et ils partent pour l'Angleterre le lendemain. Dès son retour il me contactera de nouveau. Il termine son message en s'excusant mille fois.

Brave bête, je compatis et souhaite un rapide rétablissement à sa maman. Cet homme, ancien militaire, a  15 ans de plus que moi, chic, classe, tout comme sa femme (exceptée la carrière ;-)

J'annule la réservation et patiente difficilement. À l'école les journées sont dures, sans aucun attrait, les élèves sont sans limites, leurs parents les excusant systématiquement... J'ai hâte de signer pour pouvoir me mettre en tête de façon immuable que je n'en ai plus que pour quelques semaines...

Les jours passent, une semaine, deux semaines...
Et puis une nuit, un pressentiment. Une intuition désagréable.
Je ne crois pas une seconde aux "messages" que je peux m'envoyer, aux malaises qui ont un sens autre qu'une raison physique, et pourtant j'écris un message à l'agent immobilier, dans lequel je lui demande s'il sait par hasard si les propriétaires sont revenus d'Angleterre.

Sa réponse, je m'en souviendrai longtemps: "Aïe, ils ne vous ont pas informé ? Ils ont signé avec d'autres acheteurs, des Anglais, qui les ont payé cash en Livre Sterling."

Je n'y crois pas. Je l'appelle sans attendre, il me confirme ce qu'il vient d'écrire, et là mon monde s'écroule. Cette propriété, ce rêve s'arrête là, sans aucun recours, l'histoire a avancé plus vite que dans ma tête, c'est fini, bouclé, irrémédiable.
 Putain, c'est pas vrai !!
J'étais sur le départ, le stylo en main, j'attendais que Paul ait pris soin de sa maman, on avait un rendez-vous exclusif pour signer, simplement différé pour des raisons ô combien compréhensibles.
Tout ça était bidon, pas de mère malade, pas de voyage en Angleterre, simplement une couardise et une hypocrisie sans pareille, aucun contact, aucune information... Si au moins il m'avait dit que d'autres acheteurs étaient sur le coup, j'aurais pu tenter quelque chose, mais même pas.  C'est fini fini, sans que je m'en sois aperçu.

Je lui ai écrit, je l'ai incendié, j'ai joué sur la corde sensible... en vain, évidemment. Il m'a répondu avec sa politesse toute british, mais il s'en foutait: il avait vendu.