mardi 14 février 2012

Cogito, placo, vélo, dodo

Je n'ai pas encore touché à la moindre vis de mon futur premier gîte urbain, mais de chez moi ça bosse pour en faire un cocon enviable. Je peaufine et je chiffre les aménagements mobiliers de la pièce principale, je réfléchis à un coin cuisine pratique et acidulé (en contraste avec la pièce principale qui sera dans des tons chauds et sobres, je veux la cuisine colorée et vivifiante, en jouant sur les peintures, la couleur des appareils électro-ménagers et des accessoires, une bouffée de multicolore et de matières agréables au toucher).

En voyant de nouveau la salle de bains, je l'ai trouvée ridicule. Même pas 1,50 m²... Ça ne va pas. Venir en vacances dans un gîte urbain, en touriste ou en voyage d'affaire, c'est pour moi pouvoir disposer d'une salle de bains qui change de celle de ma maison (même si j'adore la mienne, c'est moi qui l'ai faite ;-)



Donc je prévois d'abattre des cloisons pour l'agrandir. On pourra alors profiter de l'espace, dans une ambiance soutenue: beaucoup de noir, d'anthracite et de vert "bambou".

Cour des Senteurs
Je cherche, je projette, je prends contact avec des artisans, avec des concepteurs de sites Internet pour élaborer ensemble un site fluide, beau, pratique... Tout cela est excitant !  D'autant plus que plus mes recherches sur la future rentabilité avancent, plus je me réjouis d'être idéalement placé, de proposer des services qui ne le sont pas encore dans les meublés et chambres d'hôtes versaillais, de créer une activité qui ne demande qu'à être développée pour répondre aux besoins existants. Le tourisme est un secteur qui se porte bien ! Le gîte urbain est à quelques encablures du château, du palais des congrès, de la salle du jeu de paume, du quartier d'artisans qu'est le quartier Saint-Louis, du potager du roi, mais aussi du Grand Commun et de la cour des senteurs...



Comme me disait un propriétaire de chambres d'hôtes sur un forum, "Avec une bonne communication, tu vas être plein quasiment toute l'année ! J'espère que tu parles couramment anglais !" Heu... pas vraimently... Mais je prends déjà des renseignements pour me perfectionner. Le temps est loin où subir des cours d'anglais était dénué de sens à part avoir une bonne note, cette fois-ci la motivation est concrète !

Tout comme le permis de conduire. J'en suis à ma 19e heure de conduite, tout se passe bien, une angoisse commence à poindre quant au jour de l'examen, mais ça y est, je touche le bout ! À presque 38 ans, tout arrive ! Et avoir une voiture, j'en ai de plus en plus le besoin. Va chercher du placo en vélo...

À la maison je ne chôme pas non plus. Avec les frimas récents, avoir 14° le matin dans la cuisine malgré le thermostat de la chaudière réglé sur 20°, ce n'est pas normal. Mais c'est logique ici ! Que de trous dans les murs ! Que de pièces faites en parpaings, couche de plâtre et papier peint, c'est tout ! Le pompon, c'est quand j'ai scié un morceau de lambris au plafond de notre chambre, et que j'ai aperçu deux cartons pliés en guise d'isolation, avec au-dessus directement les tuiles !! Incroyable. Du coup, je bricole et surtout j'apprends, je deviens un crack en isolation, rails, fourrures, systèmes Isover ou flocons soufflés, coefficients thermiques des isolants, manutention et installation des plaques de plâtres... J'adore !


Je refais des pièces aussi, notre bureau actuel va être cloisonné pour en faire une chambre dédiée à ma grande fille, et le bureau sera déplacé dans une chambre au premier étage. Lors du décollage du papier peint j'ai découvert que toute l’installation électrique passait sous des moulures en bois, cramées à certains endroits ! Du coup je vais refaire toute l'installation électrique: installer un tableau électrique à cet étage, aux normes, d'où partiront des lignes prises, lumières, appareils de cuisson ou de linge, tout nickel, pas comme maintenant... Ce matin encore en cherchant la nature et la provenance de 3 fils de la même couleur, je suis tombé sur un tube en métal noyé dans du plâtre, abritant à moitié des fils quasiment dénudés...

Y a du boulot !

jeudi 2 février 2012

Se mettre à son compte, oui, trois fois oui !

L'école devrait être un endroit de résistance aux modes. Un sanctuaire qui vivrait par et pour des valeurs déconnectées du temps présent. Un lieu dans lequel, quelle que soit l'agitation à l'extérieur, on se sentirait en sécurité affective et matérielle, on avancerait en suivant des guides, des repères de moralité intangibles. Une organisation savante et sage. 



Ben pas du tout.
Les écoles ont reçu ça aujourd'hui:

Affligeant. Il est clair que notre société est de plus en plus incohérente. D'un côté tous les acquis sociaux sont remis en question, à chacun  de se débrouiller selon ses moyens, ses astuces, ses relations, son statut... et d'un autre côté jamais nous n'avons jamais été autant infantilisés. Les recommandations dans les publicités, les mises en garde dans les notices, les sanctions à chaque faux pas, le tout teinté d'une tonalité anxiogène, alertes orange, avertissements sur les emballages, tonalité reprise en boucle partout en même temps...

Un jeune prof d'histoire mardi sur Canal disait qu'on assistait à un retour de la féodalité. C'est pas faux. Des riches de plus en plus riche et de plus en plus nombreux, le peuple corvéable à merci, à qui l'on dit qu'il faut faire un effort pour l'économie du pays, à qui l'on explique que la création de nouveaux impôts est inévitable, peuple flippé dans son boulot, prêt à tout faire pour le garder. La TVA réduite dans la restauration devait créer des emplois, maintenant c'est l'augmentation de cette taxe qui va en créer... C'est n'importe quoi. L'argent, il y en a, c'est sa gestion qui est débile. 17 millions par an pour un ministre...

Et que l'école se colle à cette réalité éphémère, c'est affligeant. Et que les enseignants soient contraints de gré ou de force d'aller dans la direction voulue, c'est grave. Face à sa hiérarchie, l'enseignant a tort et s'écrase. Face aux parents, l'enseignant a tort et s'écrase. Je me rappelle une copine enseignante qui avait écrit sur le livret d'un élève de 4 ans que celui-ci était insolent. Les parents ont rouspété. L'inspecteur les a entendus. L'enseignante a corrigé le livret de son élève... Ces inspecteurs ne sont pas des super-enseignants, mais obéissent à une logique, ne faire aucune vague, mettre la même pression sur les équipes des écoles que celle qu'ils subissent, ne pas réfléchir, être lisse, comme notre société. Parfois même on nous bourre la tête de recommandations capitales, mais incohérentes dans leur réalisation, ce qui engendre un mélange de hargne et de résignation: il FAUT prendre soin de la planète, et recycler ce qui peut l'être ! Des poubelles dédiées aux papiers sont achetées, un temps d'information auprès des élèves est exigé. Ouais, tout ça pour voir le contenu des deux poubelles, papiers et "autres" finir dans la même benne...

Il est certain que certains de mes futurs hôtes vont être de la même trempe, à peut-être vouloir porter en justice l'insalubrité de mes gîtes parce qu'ils auront vu 2 mm de tartre au dessus du mitigeur de la douche, voire me reprocher de ne pas avoir précisé qu'un four à micro-ondes ne faisait pas fonction de sèche-cheveux pour chien. 

Qu'est-ce que je perds ? La sécurité de l'emploi, qui revient à obéir aveuglément à des ordres dictés par l'instant et à pouvoir, tant que personne ne le voit, faire un travail imprécis, inutile, dangereux ? 
Qu'est-ce que je gagne ? Certainement pas l'assurance d'avoir un salaire constant, mais l'immense avantage de savoir pourquoi je travaille, de savoir que la précision est la cause de la réussite, de pouvoir dire non sans craindre les foudres d'un supérieur, et à l'opposé de savoir qu'un travail de qualité sera récompensé. 
Essayer de vivre le plus possible en harmonie avec ce que l'on a au fond de soi, ça me botte, ça me rend heureux, ça me donne envie de rendre heureux mes proches. What else ?