mercredi 19 janvier 2011

L'IDV, Indemnité de Départ Volontaire

Indemnité de Départ Volontaire
Articuler les critères urbanistiques et bancaires est donc bien complexe. L’idéal serait en conséquence de trouver une propriété qui possède déjà des gîtes en activité. Plus de demandes de permis de construire à faire, ou du moins plus d'urgence à avoir une réponse positive, et un argument de poids face aux banques.

Bon, ça c'est plus clair.

Mettons aussi à plat la démarche qui me permette de me lancer dans ma reconversion:
  1.  Je fais ma demande de mise en disponibilité pour "élever un enfant de moins de huit ans". C'est faux, mais c'est possible. Du jour au lendemain cette demande m'est accordée.
  2.  Je pars m'installer en province
  3.   Ma femme fait une demande de mutation pour rapprochement de conjoint, ce qui lui donne 150 points de plus à son barème. Sans que ça soit forcément suffisant, c'est possible.
  4.  Toute la famille est réunie, mon activité est lancée. J'ai trois ans et demi pour parvenir à en tirer un bénéfice suffisant pour vivre avant que ma mise en disponibilité ne soit caduque. Si mon entreprise est pérenne, je démissionne alors au bout de ces trois ans et demi.

Mais si je me plante...?
Il est probable que les premières années soient difficiles, le temps que je sois bien référencé, le temps que le bouche-à-oreille fonctionne.
Si au bout de deux ans et demi je ne parviens toujours pas à être en positif, est-ce que je déciderai d'arrêter ou est-ce que je persévèrerai en me disant qu'il est trop tôt pour conclure à un échec ?
Cela demande à la fois de la lucidité et un sacré renoncement après tant de péripéties administratives...
Si entre la première année et la deuxième je constate qu'il n'y a pas d'évolution, et que je laisse tomber (au moins j'aurais essayé), il va donc falloir que je reprenne une classe. Oui mais le premier septembre je serai attendu... dans les Hauts-de-Seine !!
Moi je n'ai pas été muté, je dépends encore du 92 ! Ça veut dire que je trouve un studio en location là-bas, je passe une année séparé de ma famille, je fais une demande de rapprochement de conjoint qui risque de ne pas aboutir ? Et qui m'assure que les règles de mutations n'auront pas changé d'ici là ??

Décidément, là aussi c'est beaucoup trop aléatoire.

Une nuit, je fais un rêve étrange et pénétrant. Je suis dans un pré, à quelques mètres d'un taureau. Je cours vers la route, lorsque soudain je fais demi-tour, saute sur le dos du bovidé et saisit vigoureusement les cornes de l'animal. J'aime bien mes rêves, c'est niveau maternelle pour l'interprétation ;-)


Le lendemain j'étudie avec minutie ce que j'avais déjà lu rapidement: depuis 2009, afin de favoriser la mobilité des fonctionnaires, il leur est proposé une Indemnité de Départ Volontaire. En résumé (la circulaire est ici) tout fonctionnaire peut déposer une demande de chiffrage de l'indemnité à laquelle il a droit, l'administration a deux mois pour lui proposer un montant, le fonctionnaire dépose alors sa demande de démission, quatre mois après le fonctionnaire est viré avec l'indemnité en poche.
Le plafond de cette prime correspond à l'ensemble des salaires bruts, primes, indemnités perçus pendant l'année civile qui précède la demande, multiplié par deux.
À noter aussi que des fourchettes indicatives sont décidées pour le montant de cette prime au départ: de zéro à dix ans d'ancienneté le fonctionnaire peut avoir entre 0 et 50% du plafond, entre dix ans et vingt-cinq ans d'ancienneté 50 à 100% du plafond, et après plus de vingt-cinq ans d'ancienneté entre 30 et 80% du plafond.
Il est précisé encore que dans le cas où le fonctionnaire souhaite partir pour créer une entreprise l'administration veillera à lui donner un montant plus élevé que s'il s'agit d'un départ pour raisons personnelles.
Enfin, si dans les cinq ans qui suivent l'ex-fonctionnaire travaille de nouveau pour l'état, il devra rembourser l'intégralité de l'indemnité qu'il a perçue.

Vont alors commencer de longues recherches sur Internet, car fidèles à leur réputation, les services administratifs ne pouvaient pas être simples........

samedi 15 janvier 2011

Deuxième coup de mou, deuxième leçon

cabanes perchées abane.fr
En dix mois, j'ai donc à deux reprises  failli acheter une propriété avec des gîtes.
En prenant du recul, il se dégage des points communs entre ces deux occasions:
- La localisation
- Des vendeurs anglais
- Des acheteurs anglais
- Des acheteurs qui ont payé cash
- Un prix peu élevé en comparaison de ce qui se pratique dans la région
- et aussi une grande excitation, un empressement à acheter en ignorant les aspects négatifs.
En ce mois de janvier je me pose, et je poses les étapes de mon projet aussi.  Je prends du temps pour m'informer sur les critères à prendre en compte pour développer une activité de location d'hébergements touristiques. Mon idée est de compléter l'existence d'un ou de plusieurs gîtes par l'installation de structures plus insolites comme une roulotte, voire une yourte, voire une cabane dans les arbres, voire une construction en bois privilégiant et le confort et la préservation de l'environnement (matériaux le moins polluants possibles, économies et/ou production d'énergie, recyclage intelligent de l'eau, isolation qui tend vers un logement positif, dans lequel il n'y a pratiquement pas besoin de chauffer...)

Dans ma tête de béotien du tourisme vert, c'est simple, on commande la structure, on installe les arrivées d'eau, d'électricité, les évacuations des eaux usées, une plate-forme stable et solide pour accueillir le bâtiment, et hop.

Et bien non, pas du tout ! Tout est réglementé et si tout ne l'est pas, tout le sera !  le bouquin qui figure dans ma bibliographie, Guide juridique et fiscal du tourisme rural, fait 496 pages et est sujet à des mises à jour fréquentes...
Ainsi mes chères roulottes sont des HLL, des Habitations Légères de Loisirs, dont l'installation n'est pas libre. Il faut faire une déclaration préalable, voire déposer un permis de construire selon la superficie pour implanter des HLL.
Le mieux étant même de définir son terrain comme Parc Résidentiel de Loisirs, puis de déposer un permis d'aménager. Et du coup, qui dit PRL dit normes draconiennes de sécurité pour accueillir du public: places de stationnements, issues de secours, dispositifs d'alerte, gestion des eaux usées... Il n'y a pas encore de taille réglementaire du diamètre du rouleau de carton servant de support au papier toilette, mais ça ne saurait tarder.

Donc tout passe par des autorisations administratives, ok. Encore faut-il que les services de l'état aient les moyens de procéder à l'étude des dossiers, et si un terrain n'est pas constructible, ce n'est même pas la peine de le feuilleter. Tous les terrains sont fichés, réglementés eux aussi, et l'ensemble est bien défini dans le POS, Plan d'Occupation des Sols, maintenant PLU, Plan Local d'Urbanisme, et on n'y touche pas au PLU, sauf en cas de révision de celui-ci, donc pas souvent, même rarement.

POS loterie


Le coup de flippe arrive donc quelques semaines après avoir failli signer: si on avait acheté, et que j'étais allé par la suite en Mairie dire que j'allais déposer un permis de construire pour y poser des HLL, que ça me botte, ça va être chouette, les gens vont s'y plaire, il va y avoir des retombées économiques pour la commune, tout ça tout ça, il y aurait eu de forts risques qu'on me réponde :"Ah non Monsieur, impossible, votre terrain n'est pas constructible, il est classé en "terres agricoles", je sais bien que vous n'êtes pas agriculteur et que les agriculteurs du coin ne vont pas cultiver votre terrain, mais c'est ainsi, vous ne pourrez rien faire dessus. Attendez la prochaine révision du PLU, elle aura lieu en 2014."
J'ai eu chaud... très chaud... je jure mais un peu tard que l'on ne m'y reprendra plus...

Pour la prochaine propriété qui m'intéresse, il faut que je dépose en mairie AVANT D'ACHETER un Certificat d'Urbanisme Opérationnel, dans lequel je décris ce que je veux faire, l'emplacement de mes structures, plan de situation, plan de masse, schémas, croquis, mesures... Et dans un délai de deux mois j'obtiens une réponse, qui même si elle est positive peut se voir transformer en refus lors de la réponse au dossier de Permis de Construire...

Pendant donc au moins deux mois, il faut que je convainque les vendeurs de patienter, leur bien m'intéresse mais j'attends une réponse avant de signer ? À moins de tomber sur des vendeurs extraordinairement bêtes, ils ne vont pas attendre si autre acheteur les paye en cash. Surtout que moi, même si nous avons une somme de côté, il me faudra forcément recourir à l'emprunt. Et rien que ça, par les temps qui crisent, convaincre un banquier en lui disant simplement que d'ici deux ans je vais louer 25 semaines par an mais que pour l'instant je suis en disponibilité et sans salaire... Très très très très incertain.








mercredi 12 janvier 2011

Imparfait, libre et (presque) heureux

Reconstruction
2011 est arrivé, j'ai 36 ans, plein d'idées en tête et rien  de concret, bouffé par un quotidien et un métier détestés. Les maladresses et la malhonnêteté de la directrice de mon école vont aggraver ce ras-le-bol profond, et en cette mi-janvier je vais consulter un docteur afin de me faire arrêter. Tension artérielle, analyses de sang pas terribles, stress et fatigue, STOP !

Je réalise alors que dans l'état dans lequel je me trouve, je n'ai pas les capacités d'avancer correctement. Non seulement il y a l'état physique, mais aussi la fébrilité due au rythme des journées subies et une culpabilité grandissante de me voir ainsi. Pourquoi je ressens une telle colère et une telle lassitude envers l'école, alors que mes collègues ne semblent pas accuser le coup ? Bien sûr, ils rouspètent, ils se plaignent, ils dénoncent, ils se mettent en grève mais le lendemain ils sont en place et le train-train insensé recommence bon gré mal gré. Je n'ai jamais compris comment les gens pouvaient se plaindre mais rester là où les choses font qu'ils se plaignent... Qui plus est en tant que prof, métier dans lequel on peut s'investir sans limites, comme on peut en faire le moins possible, pour le même salaire. La vie est courte, la vie professionnelle encore plus, est-on obligé de subir ? Pourquoi rester si on souffre ? Par habitude ? Par peur d'autre chose ? Par tradition collective judéo-chrétienne ? Par nature ?? Mais non, et pourquoi pas le bonheur bordel ! Une peur qui s'est développée chez moi depuis quelques temps, c'est le regard sur mon existence que je porterai quand j'aurai l'âge de ne plus rien tenter, et de me dire alors: "T'es pas fier mon gars, tu t'es plaint, tu avais les moyens d'aller mieux, mais tu n'as rien fait, pourquoi n'as-tu rien fait ? C'est trop tard désormais, tu es passé bêtement, lâchement à côté d'une vie meilleure." C'te frousse ...!!

Alors stop. À partir d'aujourd'hui je vais me reconstruire, faire attention à moi, et du coup aux miens. Je décide de prendre du temps avec mes filles, de ne plus leur faire passer 10 heures à l'école, de prendre mon petit-déjeuner avec elles, de les accompagner et d'aller les chercher à l'école, de faire les devoirs avec ma grande, de jouer avec ma petite; de prendre du temps avec ma femme en arrêtant de la soûler avec l'école, elle qui vit les mêmes choses, de prendre en main le quotidien pour qu'on ait de vrais moments de couple tous les deux.
Forêt de Versailles

Je vais me remettre à la course à pied, quatre fois par semaine dans la forêt de Versailles, je vais arrêter de picoler systématiquement, je vais m'attacher à préparer et à manger des plats sains.

Je vais prendre du temps pour retrouver confiance en moi, m'accorder des temps de réflexion, bouquiner des livres de développement personnel, comme Imparfaits, libres et heureux qui me réconfortera et m'apprendra beaucoup.
Imparfaits Libres et Heureux

Je vais enfin m'inscrire au permis de conduire, que j'ai différé de longues années mais là il faut avancer, et j'en ressens le besoin à Versailles.

On est en plein hiver, les annonces immobilières de gîtes en vente sont en léthargie, je prends le temps de me reconstruire sans culpabilité vis-à-vis de mon arrêt, et ça fait du bien...