Ah les grandes vacances, encore un privilège de profs !
Ben non, nous ne sommes pas payés pendant les deux mois d'été. Nous sommes payés 10 mois étalés sur 12. Qui le sait ça ??
Juillet dans le gîte de Brigitte, à Chateau-Guibert en Vendée.
Brigitte a su faire de son domaine un très chouette endroit, dans lequel elle bichonne une roseraie avec soin et possède quelques animaux de ferme qui font le bonheur des enfants. En outre, son gîte est vaste, 100 m², joliment décoré, et aménagé pour recevoir des personnes en fauteuil roulant. Avec un oeil qui devient expert, je me dis:
- label handicap, pour attirer un public spécifique
- mini-ferme, objet d'un label aussi, les jeunes enfants adorent.
- parc remarquable, source de visites diverses qui peuvent aussi donner envie de louer le gîte.
Des idées à noter précieusement.
Nous explorons la région, le patrimoine naturel, historique, culturel, ludique... La Vendée regorge de choses à faire, toutes les occupations possibles sont regroupées dans un petit carnet très pratique que Brigitte a mis à disposition dans son gîte.
Ce qu'on découvre aussi, c'est que les vieilles bâtisses sont rares, on voit beaucoup de maisons en crépi, moches, impersonnelles, repoussantes. On ira d'ailleurs visiter une propriété en vente, 2 hectares, pas chère. Ouais, ben petit, moche, 2 hectares de marais en bordure de la départementale...
Brigitte m'offre "50 ans une autre idée des vacances", livre souvenir des Gîtes de France dont elle fait désormais partie pour conseiller les propriétaires.
Cette image me touche: les débuts des gîtes, la rencontre de deux mondes éloignés, la promesse d'échanges, l'amitié à venir entre les deux enfants, vacances dépaysantes sur un autre rythme. Tout ça me parle.
Puis en Août, départ pour Castellane avec une étape en Ardèche, au Pass'Eyrieux.
Murielle gère cette belle maison au bord de l'Eyrieux, qui peut accueillir des gens de passage dans ses trois chambres. Confort, décoration, vieilles pierres, c'est parfait ! Je découvre les chambres d'hôtes et surtout les parties communes, entrée, salon, cuisine, terrasse, qui sont accessibles à tous, propriétaires comme locataires. Les affaires personnelles de Murielle sont partout. Je me demande comment Murielle peut accepter de partager son chez-soi avec tant d'inconnus...
Mais Murielle est tellement humaine, tellement à l'écoute, tellement rayonnante qu'on a qu'une envie: lui faire plaisir. En discutant avec elle, elle me dira que les débuts n'étaient pas évidents mais que par la suite elle s'est donnée le droit d'accepter ou de refuser des hôtes, certains même étant partis à peine entrés. Ça c'est une chose dont je suis conscient depuis longtemps: l'endroit fait le comportement.
Pour revenir à l'école, mettez des élèves dans une classe sale, aux murs fissurés, avec du matériel incomplet, laid, donnez-leur un instit injuste, partial, méchant, désintéressé, ces élèves vont massacrer la classe et le prof.
Dans un endroit calme, joli, pratique, aménagé selon des valeurs de respect, d'échange, au bout de quelques années les gens qui y reviennent sont des personnes qui se reconnaissent dans tout cela. Et tant mieux ! Eux au camping, eux à l'hôtel, eux en gîte, eux dans des cabanes perchées, tout le monde y trouve son compte.
Un soir, alors que nous profitions du repas proposé par Murielle, j'ai parlé de mon souhait de quitter l'éducation nationale. De l'autre côté de la table, un lourdaud a sorti son refrain sur les profs, feignants, privilégiés, qui en plus veulent faire autre chose... Préparons-nous, il y en aura des "clients" comme celui-là, et avant d'avoir les moyens de lui dire de s'en aller de chez moi, faudra faire avec...
Castellane. Deux gîtes à quelques dizaines de mètres de la secte du Mandarom !
Arrivés sous une pluie torrentielle, le toit fuit, le canapé-lit où on devait dormir est trempé, on nous donne un vieux matelas de secours, on a froid, on est mouillés... Penser l'accueil...
Nous passons une semaine formidable, le coin est superbe. Debout tous les matins tôt, je vais courir ou randonner dans les sentiers escarpés, la vue, l'air, le Verdon, je me remplis de tout ça avec délectation.
Vers la fin du séjour, je reçois un email du propriétaire d'une maison avec gîte à vendre, celui qu'on avait visité quand on cherchait notre chemin vers Baguenard. Il m'informe qu'il baisse son prix de 20 000€.
Je repense à notre visite de ce lieu, les 2 hectares de terrain, le gîte luxueux, la maison énorme, le sauna, le jacuzzi, Vouvant.... Et l'excitation repart.
2 commentaires:
Ah les grandes vacances, encore un privilège de profs ! Ben non, nous ne sommes pas payés pendant les deux mois d'été. Nous sommes payés 10 mois étalés sur 12. Qui le sait ça ?? >>> absolument personne sauf les intéressés ! Les mythes ont la vie dure dure dure, c'est bien de le rappeler sans cesse...
Tout à fait.
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