mercredi 19 septembre 2012

Journées du Patrimoine - L'Hôtel des Menus Plaisirs



Une petite série autour du patrimoine historique et culturel de Versailles, pour donner envie aux hôtes d'Une Nuit à Versailles et aux lecteurs de passage d'aller visiter Versailles, qui n'a pas comme unique but de visite son château  !




- L'Hôtel des Menus Plaisirs -  

 

 

Plan - De la Zep aux Étoiles - Une Nuit à Versailles


Cet hôtel fut élevé par Louis XV vers 1745, afin d’abriter les ateliers de décors et le matériel des jeux liés aux réjouissances du roi et de la cour appelés "Menus-Plaisirs".

Si ce lieu est resté célèbre, c'est parce que là se sont réunis les États-Généraux convoqués par Louis XVI, le 5 mai 1789, date qui marque le début de la Révolution Française.

La France est alors dans une situation invivable: les caisses sont vides, beaucoup d'argent a été investi dans la guerre d'Indépendance des États-Unis, en 1776, et depuis deux ans les récoltes sont misérables.

Convoqués pour la première fois depuis Louis XIII, les États Généraux vont donc se dérouler à l'Hôtel des Menus-Plaisirs, réaménagé pour pouvoir accueillir pas moins de 1200 personnes.


Les discussions ne se déroulent pas telles que le Roi le voulait...
La Noblesse, le Clergé et le Tiers-État exigent de se réunir et de discuter tous ensemble. Louis XVI veut réunir l'ensemble des trois ordres afin de casser toute décision prise. Mais entre-temps, il faut à tout prix empêcher les députés de se réunir.
Le 20 juin 1789, prétextant des travaux Louis XVI fait interdire l'accès aux Menus-Plaisirs.

" Par ici les copains, je connais une salle assez grande pour nous, 
à deux pas du gîte d'Une Nuit à Versailles !"
aurait déclaré le député Guillotin, sans que la véracité de ses propos n'ait pu être encore aujourd'hui complètement établie.
Joseph Ignace Guillotin
Et cette salle, en revanche ces faits sont avérés, est la salle du Jeu de Paume, qui se visite également de nos jours, dans laquelle l'assemblée prononcera le fameux Serment du Jeu de Paume, s'engageant à

«  ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides ».


Dans la salle de l'hôtel des Menus-Plaisirs quelques semaines plus tard on votera l’abolition des privilèges dans la nuit du 4 aout 1789 et la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, le 23 août 1789.

Après la Révolution, l’hôtel sert de magasin de vivres pour l’armée, bien que de nombreux accessoires de théâtre soient encore conservés dans les réserves, ce qui attise d’ailleurs la convoitise de directeurs de salles parisiennes qui y viennent régulièrement se servir…

Transformé en caserne pour les volontaires des corps de gendarmerie, il devient un centre de distribution de pain pour les troupes avant d’être finalement vendu à un certain sieur Dubusc en 1800.

Cependant, le préfet obtient l’annulation de la vente un an plus tard, mais déjà le mal est fait : entre temps, l’acheteur a malheureusement déjà fait démolir une grande partie des locaux historiques dont la fameuse salle des États Généraux…

L’hôtel deviendra alors une caserne de cavalerie, puis sera abandonné pendant plus d’un siècle jusqu’à ce que la ville de Versailles y installe ses services techniques en 1942. L’État fera restaurer ces lieux dans le cadre des célébrations du bicentenaire de la Révolution en 1989.

Aujourd'hui l'Hôtel abrite le Centre de musique baroque de Versailles, collecte et possède un fonds documentaire important sur la musique baroque, invite des chercheurs, accueille les "Pages", des enfants n'ayant pas encore mué qui exécutent des œuvres du XVIIe et début XVIIIe - chaque jeudi d'ailleurs, des auditions sont ouvertes au public dans la chapelle royale du château- et les "Chantres", musiciens professionnels venant des quatre coins du monde.

Chapelle Royale



Entrée 22 avenue de Paris
La cour basse

La cour haute, des gradins ont été reconstruits, en souvenir de l'aménagement de la salle qui accueillit les États Généraux




Bâtiments dans la cour haute. Un petit air de province...

Bibliothèque du Centre de Musique Baroque, réaménagée en gradins.
C'est dans cette salle que se réunirent les députés du clergé.


Image située sur l'avenue opposée, 19 avenue des États Généraux


Passage entre la cour haute et la cour basse

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