2011 est arrivé, j'ai 36 ans, plein d'idées en tête et rien de concret, bouffé par un quotidien et un métier détestés. Les maladresses et la malhonnêteté de la directrice de mon école vont aggraver ce ras-le-bol profond, et en cette mi-janvier je vais consulter un docteur afin de me faire arrêter. Tension artérielle, analyses de sang pas terribles, stress et fatigue, STOP !
Je réalise alors que dans l'état dans lequel je me trouve, je n'ai pas les capacités d'avancer correctement. Non seulement il y a l'état physique, mais aussi la fébrilité due au rythme des journées subies et une culpabilité grandissante de me voir ainsi. Pourquoi je ressens une telle colère et une telle lassitude envers l'école, alors que mes collègues ne semblent pas accuser le coup ? Bien sûr, ils rouspètent, ils se plaignent, ils dénoncent, ils se mettent en grève mais le lendemain ils sont en place et le train-train insensé recommence bon gré mal gré. Je n'ai jamais compris comment les gens pouvaient se plaindre mais rester là où les choses font qu'ils se plaignent... Qui plus est en tant que prof, métier dans lequel on peut s'investir sans limites, comme on peut en faire le moins possible, pour le même salaire. La vie est courte, la vie professionnelle encore plus, est-on obligé de subir ? Pourquoi rester si on souffre ? Par habitude ? Par peur d'autre chose ? Par tradition collective judéo-chrétienne ? Par nature ?? Mais non, et pourquoi pas le bonheur bordel ! Une peur qui s'est développée chez moi depuis quelques temps, c'est le regard sur mon existence que je porterai quand j'aurai l'âge de ne plus rien tenter, et de me dire alors: "T'es pas fier mon gars, tu t'es plaint, tu avais les moyens d'aller mieux, mais tu n'as rien fait, pourquoi n'as-tu rien fait ? C'est trop tard désormais, tu es passé bêtement, lâchement à côté d'une vie meilleure." C'te frousse ...!!
Alors stop. À partir d'aujourd'hui je vais me reconstruire, faire attention à moi, et du coup aux miens. Je décide de prendre du temps avec mes filles, de ne plus leur faire passer 10 heures à l'école, de prendre mon petit-déjeuner avec elles, de les accompagner et d'aller les chercher à l'école, de faire les devoirs avec ma grande, de jouer avec ma petite; de prendre du temps avec ma femme en arrêtant de la soûler avec l'école, elle qui vit les mêmes choses, de prendre en main le quotidien pour qu'on ait de vrais moments de couple tous les deux.
Je vais me remettre à la course à pied, quatre fois par semaine dans la forêt de Versailles, je vais arrêter de picoler systématiquement, je vais m'attacher à préparer et à manger des plats sains.
Je vais prendre du temps pour retrouver confiance en moi, m'accorder des temps de réflexion, bouquiner des livres de développement personnel, comme Imparfaits, libres et heureux qui me réconfortera et m'apprendra beaucoup.
Je vais enfin m'inscrire au permis de conduire, que j'ai différé de longues années mais là il faut avancer, et j'en ressens le besoin à Versailles.
On est en plein hiver, les annonces immobilières de gîtes en vente sont en léthargie, je prends le temps de me reconstruire sans culpabilité vis-à-vis de mon arrêt, et ça fait du bien...
2 commentaires:
je suis assidument les episodes de ma nouvelle serie de la zep aux etoiles
j'eesaie de poster un commentaire
Série à rebondissements au scénario complexe! Manu...? On se connaît ?
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