Le parc Balbi, ou excentral park...
Un des endroits cachés à l'histoire riche comme Versailles sait en dissimuler.
Qui en effet déciderait de franchir l'étroit passage du 12 rue du Maréchal Joffre, qui s'aventurerait à l'aveugle dans cette longue allée nue bordant un lycée ? Et pourtant, celui qui serait parvenu au bout de ce chemin découvrirait un parc bucolique, calme, aussi mignon que secret.
Balbi, c'est le nom de la favorite d'un des frères de Louis XVI, futur Louis XVIII, Anne de Caumont La Force, comtesse de Balbi.
Dans cette immense parcelle qu'était "l'étang puant", la Pièce d'Eau des Suisses et le Potager du Roi sont sortis de terre. Jouxtant ce dernier, une parcelle boisée va devenir un jardin d'agrément, puis un jardin de collection pour le Comte de Provence et sa favorite.
Pour que ceux-ci puissent "voyager" dans leur jardin, des espèces végétales exotiques sont plantées, une pièce d'eau et une rivière sont creusées, des fabriques parsèment le domaine, une grotte, des réservoirs et une serre chaude, en plus du pavillon d'habitation.
Des bâtiments, il ne reste rien, mais le parc conserve sa rivière, son
belvédère et sa vaste grotte, dans un environnement de verdure
caractéristique des jardins à l’anglaise du XVIIIe siècle.
Le parc a été créé en 1787 par
Jean-François-Thérèse Chalgrin, premier architecte et intendant des
bâtiments du comte de Provence. Chalgrin est connu par ailleurs pour
ses projets architecturaux parisiens : l’église Saint-Philippe du
Roule, la restauration de la façade de l’église
Saint-Sulpice ou encore l’Arc de Triomphe de l’Etoile.
En 1791, le frère de Louis XVI et sa favorite délaissent les lieux pour d'autres, moins exposés à la colère révolutionnaire.
André Thouin, chargé de faire l'inventaire des parcs franciliens, voulut déraciner nombre d'arbres et de plantes pour les ramener à Paris... et en bousilla pratiquement autant pendant le transport.
Abandonné, en friche, le parc Balbi fût tantôt un verger pour le grand séminaire de Versailles, tantôt une réserve de bois durant la 2nde guerre mondiale.
Classé monument historique en 1926, sa gestion revient à l'École Nationale Supérieure d’Horticulture, qui ... s'en "friche" un peu ;-)