mercredi 15 septembre 2010

Quelle activité, quel statut ?

En attendant de concrétiser mon départ à Vouvant, j'affine mon projet. Posséder et louer un gîte en complément d'une activité principale n'est pas compliqué à mettre en œuvre. Les bénéfices sont déclarés aux impôts, s'ajoutent au salaire pour le calcul de l'impôt, point barre.
Moi je veux en vivre, de cette activité de locations touristiques, donc en tirer un revenu, et assurer mes arrières. Je serai travailleur non-salarié, auto-entrepreneur.
Ce statut récent ne nécessite que peu de formalités administratives et une gestion simplifiée que je pourrai faire moi-même. En choisissant le prélèvement forfaitaire libératoire, je devrai reverser 13,1% de mon Chiffre d'Affaires pour payer l'impôt et les cotisations sociales.
Puis viendront les charges fixes: taxe foncière, Contribution Économique Territoriale qui se substituera en quelque sorte à la taxe d'habitation, redevance TV - à ce sujet j'apprends qu'on doit payer autant de redevances qu'il y a de postes de télévision dans le cadre de locations, un abattement de 30% étant opéré à partir du troisième poste. Les abonnements aux fournisseurs d'énergie, fournisseur d'accès à Internet, assurances...
Puis les charges variables, qui varient en fonction de l'occupation du gîte. Quatre semaines de location en juillet = beaucoup plus d'eau consommée qu'un mois de janvier vide. Eau, électricité, frais de blanchissage, petits déjeuners...
Enfin les annuités, l'argent que je dois à la banque pour rembourser le prêt que j'ai contracté.

Je me replonge dans Excel, essaie de faire un budget prévisionnel le plus précis possible en cherchant le taux d'occupation des gîtes en Vendée, en demandant des simulations d'eau, d'électricité en ligne, en appelant ma compagnie d'assurance, en passant des heures dans des forums spécialisés.

J'ajuste au mieux mes prévisions, en jouant sur le prix de la location, le taux d'occupation, les charges... Pas évident. Sauf à avoir au moins trois structures d'accueil différentes, ce n'est pas rentable.
Et puis, il est facile de louer 8  semaines l'été, mais comment attirer la clientèle le reste de l'année ? Comment la fidéliser ? En jouant sur l'originalité et le confort.
Les idées viennent:
¨Piscine naturelle
Piscine naturelle


Roulotte
Roulotte

Carré d'étoiles
Carré d'étoiles
- Une piscine naturelle
- Des roulottes
- Des carrés d'étoiles
- Des chalets
- Un prix un peu plus élevé qu'ailleurs, mais sans supplément au cours du séjour: fournitures de draps gratuite, prêt de vélo gratuit..
- Se mettre en partenariat avec des entreprises locales afin qu'elles puissent me fournir un panier repas composé de produits de la région proposé en option aux clients le soir de leur arrivée
- Avoir ou construire un lieu qui puisse accueillir des manifestations culturelles ou artistiques, être un lieu d'exposition, un lieu relais avec la mairie et les associations
- Disposer à côté de chaque gîte un petit potager en libre service, où l'on trouverait des salades, des fraises, des herbes aromatiques...

Pas évident. Je sous-gonfle mon fichier excel exprès, mais entre les frais d'acquisition et les charges, c'est serré. Tout n'est qu'une question de bouche-à-oreille, je vais me défoncer les premières années pour pérenniser l'activité.



samedi 11 septembre 2010

Déménagement

Déménagement
Le changement de vie se précise, dans quelques mois nous serons à Vouvant, j’aurai installé sur les deux hectares des Habitations Légères de Loisir, une roulotte, un carré d'étoiles, les démarches avancent.

Reste à trouver en attendant une location pour ma femme, mes enfants et le chat fraîchement arrivé. Pas besoin de trouver un appartement confortable, ce ne sera que temporaire. Mais même temporaire, il nous faut quand même un trois pièces. Et pas trop cher, car pendant quelques mois un seul salaire va permettre de le payer, car moi je serai en disponibilité. Si tout va bien, je reprends le chemin de l'école jusqu'en décembre, puis je pars en Vendée, ma femme fait sa demande de mutation pour rapprochement de conjoint, je monte ma boîte sur place, et tout le monde est réuni début juillet 2011.
Un F3 dans la petite couronne de Paris, c'est au bas mot 800€ par mois. Sans les charges. Sans tout le reste. Ça va être dur, heureusement que ce n'est que pour 10 mois...

Et puis un matin, ma femme me dit: "Et si on allait habiter chez mon grand-père à Versailles ?"

Ce grand-père de 90 ans a une grande maison, un terrain vaste, mais tout y est vieux, délabré. Versailles, ce sont les familles nombreuses en bleu marine, caté et scoutisme. Derrière le jardin, 10 mètres plus loin et 10 mètres plus haut, le RER C passe tout le temps, c'est insupportable pour moi qui suis hypersensible aux bruits.
À l'intérieur de la maison, c'est... vieux, sale, encombré. La grand-mère est morte depuis plus de 10 ans, le grand-père a eu un AVC et ne voit plus ou presque, est dépendant d'une aide extérieure qui vient tous les matins. Habiter là-bas, c'est aussi habiter à 50 mètres des parents de ma femme, et moi qui suis content de ne plus avoir à rendre de comptes depuis longtemps à mes propres parents, comment accepter cette promiscuité?

Ma première réponse est non.
Ma deuxième réponse est oui. Pour peu de temps, pour ne pas payer de loyer et pouvoir mettre à gauche un maximum, c'est ok.

Seulement, Versailles est inhabitable pour l'instant. Alors il va falloir qu'en trois semaines il le devienne. Moi je suis dans une forme extraordinaire, motivé par le départ proche, un peu trop de vin le soir, mais une motivation et une efficacité de dingue. En trois semaines, voilà le chemin accompli:



 Je prends un réel plaisir à bricoler. Je teste des nouveaux matériels, nouveaux matériaux, comme si Versailles était un brouillon pour m'exercer. Le "bricolage" me plaît, quelque chose qu'on projette, qu'on effectue, qui se termine.  Quelque chose de physique, qui fait appel à la réflexion, au système D... Oui, je kiffe.

Comme un "rendu pour donné", ma femme a proposé de s'occuper du grand-père, le soir et les samedis et dimanches toute la journée. Ce qui veut dire faire à manger à heures fixes pour un vieil homme qui n'a plus de dents et qui n'a plus de goût, ne pas faire trop de bruit, le mettre en pyjama, le laver, le raser, l'habiller. Et supporter une aide ménagère le mercredi matin qui en plus d'être bavarde possède 2 neurones. Pour quelques mois, ça devrait aller...