mercredi 5 septembre 2012

Demain c'est jeudi


Pensée magique - De la Zep aux Étoiles
 Les jeudis à l'école ont toujours été des jours horribles. Et naturellement, à force de le constater, ce jour maudit est devenu une règle. Une pensée magique. Un jeudi sera forcément pourri. Est-ce moi qui passait mon week-end à préparer davantage les deux premiers jours de la semaine ? Est-ce les élèves qui avaient une rupture de rythme qui se ressentait particulièrement ce jour-là ? Les deux ? Toujours est-il que durant mes dernières années en tant que prof, le mercredi après-midi n'était pas un moment de zénitude...

Aujourd'hui j'ai préparé mon carrelage afin de poursuivre les travaux de la salle de bains du gîte. Puis cet après-midi, comme je m'embêtais, j'ai décidé de réaliser la mise à la terre de notre maison. Jusqu'à présent celle-ci se résumait à un câble accroché à un tuyau métallique qui part dans le sol. J'ai donc fait les choses dans les règles, piquet de terre, barrette de mesure, liaison équipotentielle principale, impec.

Piquet de terre

C'est vers 16h que j'ai ressenti une légère angoisse... Et j'ai compris pourquoi. Demain c'est jeudi. Ma femme et mes filles ont repris l'école, je suis du coup dans le rythme... 
Puis soudainement, réaliser que l'école, c'est fini, TERMINÉ ! 
Une grande inspiration de soulagement et de bonheur. 
Je me rends compte petit à petit que pendant dix ans j'ai subi ces angoisses, je les ai mal vécues au point d'être focalisé uniquement sur le lendemain, en délaissant totalement le reste.

Et le reste, ce sont mes filles. Dans mon projet de reconversion il y a des critères essentiels, me retrouver, pouvoir me poser et pratiquer des activités que j'aime, et surtout prendre du temps avec mes enfants. En discutant avec des copains, des voisins, on est plusieurs autour de la quarantaine à se retourner sur nos vingt années passées et à se dire: "Quelle vie ai-je ? Quel temps ai-je à consacrer aux miens et à moi ?" Si je dois gagner moins d'argent mais pouvoir accompagner la vie de mes filles, je signe tout de suite. J'ai signé, d'ailleurs.


Pour la première fois de leur vie j'ai pu être présent lors de leur rentrée. Jusqu'à présent c'était les grands-parents qui avaient cette chance. Pouvoir réconforter ma grande qui n'est plus avec ses copines, pouvoir embrasser ma petite pour sa rentrée à la grande école, quel bonheur ! À l'école, certaines années en maternelle, l'ATSEM arrivait avec une demie-heure de retard, elle avait fait la rentrée de ses enfants, mais les profs... Impossible !

Rien n'est fait pour l'instant, je suis encore dans les travaux, je puise sur mon IDV pour aménager le gîte, pour participer aux dépenses familiales, je sais qu'un seul gîte ne suffira pas à assurer un bénéfice suffisant, mais je suis libre, libre de mon temps, pour être présent réellement auprès de mes filles. 

Il demeure des constantes cependant ;-) 
À l'éducation nationale on recevait nos fiches de paie avec des mois de retard (je viens de recevoir celle de mai, whaw !), on n'était jamais récompensé de nos efforts, mais si on sortait un jour du droit chemin, tout le staff assermenté vous tombait dessus. 

Depuis la création d'Une Nuit à Versailles, j'ai affaire au RSI, Régime Social des Indépendants. Le genre à t'écrire pour te rappeler que tu leur dois 950€ le 15, sinon gare à toi, et également le genre à te répondre le 3 septembre à un courrier adressé le 15 juin... Ça promet !

5 commentaires:

Virginie (Perdriaud) a dit…

Comme je te comprends! Cette année pour la première fois, j'ai décidé de poser mes congés d'été de la mi-août jusqu'au premier mercredi de la rentrée inclus, et je savoure d'avoir pris le temps de ces deux jours supplémentaires, pour pouvoir participer sereinement et pleinement à cet évènement de l'année qui est important pour nos enfants. Je me pose des questions également, à l'approche de la quarantaine, et notamment sur l'opportunité de travailler plus près de chez moi : je reprends le travail demain, avec son lot de trajets en transports en commun, 1 heure 15 matin et 1 heure 15 soir, j'avoue que je commence à saturer! Bonne soirée à toi. A bientôt! Virginie

Pascal Le Mée a dit…

Le changement, c'est maintenant ! (Même si l’usufruitier de cette phrase n'en fait pas bon usage pour le moment...)


Paul-Julien a dit…

Yes ! Tu l'as dit ! Que c'est bon une première rentrée hors EN... Je dirais même quasi jouissif. Moi je n'ai ni enfant ni IDV, ni d'ailleurs le moindre centime, mais c'est trop la Fêêêê^te ! Et la différence notable entre nous et Flamby, c'est que le changement, on le dit ET on le fait ! Santé !

Pascal Le Mée a dit…

Excellent Paul-Julien, tu m'as bien fait rire ! Tchin !


Monica a dit…

Ah, l'angoisse de l'anticipation!... (en tant que remplaçante pendant neuf ans, je me demandais où j'allais atterrir, puis ce que j'allais pouvoir préparer dans l'urgence etc.). On en oublie de vivre le présent, tout simplement et ça finit par créer des frustrations, des décalages par rapport aux autres. Savoure, tu as raison!