Balade dans le sud du Grand Parc de Versailles ~ De la ZEP aux étoiles

Décidément, Versailles et ses environs me surprennent et m'enchantent. Ce mélange de vieilles pierres et d'espaces naturels, ce fourmillement touristique et ce calme vert à quelques encablures du château se révèlent être une chance insoupçonnée et un plaisir à partager.

Lors d'une fête de quartier, ma fille a remporté un des prix récompensant les plus belles décorations de vélo autour du thème de la ferme. Parmi les lots figurait un livre, "Versailles Le Grand Parc", de Vincent Maroteaux et Jacques de Givry.

On y apprend que le vaste territoire de chasse qui entourait le château représentait 8600 hectares, clôturés par un mur de 43 km de long, ouvert régulièrement par des portes, toutes bâties sur le même modèle. La Révolution et l'urbanisation du XXe siècle ont détruit ou ignoré cet immense domaine.


En rouge : l'enceinte du Grand Parc

En définitive, ce n'est que récemment que les hommes réfléchissent à la sauvegarde et à l'entretien de ce patrimoine historique, culturel et naturel. C'est une démarche complexe mais passionnante: comment redonner vie aux traces du passé, comment accorder préservation de pièces anciennes, uniques et ouverture au public, conservation de vestiges et priorités contemporaines ? Après tant de décennies qui ont oscillé entre dédain et table rase, on prend conscience de notre histoire, de son importance et de son rôle dans nos vies actuelles, et aussi de la nécessité de montrer, de diffuser, de partager, mais sans abîmer pour faire durer.

Des choix difficiles... Comme pour Lascaux, je suis partagé entre encourager la démarche de fac-similés créés pour que les peintures originelles subsistent le plus longtemps possible, et me dire que face à des reproductions faites par des artistes d'aujourd'hui je ne peux que ressentir une émotion parasitée par la fausseté, l'artificialité, qu'il me serait impossible de vibrer comme je peux vibrer en observant des œuvres originales d'une autre époque, réalisées dans un autre contexte, qui me transportent dans l'avant , cet avant vécu par d'autres qui sont néanmoins de mon espèce.

Je me souviens du musée juif de Prague, des émotions que j'ai pu ressentir en regardant des objets, des écrits, des dessins produits personnellement par des gens qui sont morts mais qui ont vécu sur la même terre que moi. Aurais-je ressenti la même empathie, la même colère, la même curiosité, aurais-je eu les mêmes sourires ou froncements de sourcils face à des fac-similés. Assurément non.

Toutes ces questions sont essentielles et passionnantes, car elles s'écartent de l'immédiateté et s'élèvent au-dessus des opinions éphémères et hurlantes du jour.

Des questions qui sont posées dans ce livre. Une fois la lecture terminée, j'ai eu envie de me promener autour de Versailles, à la rencontre des vestiges de ce Grand Parc.

Première promenade, le parc est si grand qu'il y en aura d'autres : le sud de Versailles, autour de Buc.


Le carré vert: le gîte d'Une Nuit à Versailles - Le tracé en rouge représente la balade

Une belle balade, à la découverte de l'étang de la Geneste, de la vallée de la Bièvre, des ruines de l’ancien mur d'enceinte du Grand Parc, des arcades de Buc.