jeudi 2 février 2012

Se mettre à son compte, oui, trois fois oui !

L'école devrait être un endroit de résistance aux modes. Un sanctuaire qui vivrait par et pour des valeurs déconnectées du temps présent. Un lieu dans lequel, quelle que soit l'agitation à l'extérieur, on se sentirait en sécurité affective et matérielle, on avancerait en suivant des guides, des repères de moralité intangibles. Une organisation savante et sage. 



Ben pas du tout.
Les écoles ont reçu ça aujourd'hui:

Affligeant. Il est clair que notre société est de plus en plus incohérente. D'un côté tous les acquis sociaux sont remis en question, à chacun  de se débrouiller selon ses moyens, ses astuces, ses relations, son statut... et d'un autre côté jamais nous n'avons jamais été autant infantilisés. Les recommandations dans les publicités, les mises en garde dans les notices, les sanctions à chaque faux pas, le tout teinté d'une tonalité anxiogène, alertes orange, avertissements sur les emballages, tonalité reprise en boucle partout en même temps...

Un jeune prof d'histoire mardi sur Canal disait qu'on assistait à un retour de la féodalité. C'est pas faux. Des riches de plus en plus riche et de plus en plus nombreux, le peuple corvéable à merci, à qui l'on dit qu'il faut faire un effort pour l'économie du pays, à qui l'on explique que la création de nouveaux impôts est inévitable, peuple flippé dans son boulot, prêt à tout faire pour le garder. La TVA réduite dans la restauration devait créer des emplois, maintenant c'est l'augmentation de cette taxe qui va en créer... C'est n'importe quoi. L'argent, il y en a, c'est sa gestion qui est débile. 17 millions par an pour un ministre...

Et que l'école se colle à cette réalité éphémère, c'est affligeant. Et que les enseignants soient contraints de gré ou de force d'aller dans la direction voulue, c'est grave. Face à sa hiérarchie, l'enseignant a tort et s'écrase. Face aux parents, l'enseignant a tort et s'écrase. Je me rappelle une copine enseignante qui avait écrit sur le livret d'un élève de 4 ans que celui-ci était insolent. Les parents ont rouspété. L'inspecteur les a entendus. L'enseignante a corrigé le livret de son élève... Ces inspecteurs ne sont pas des super-enseignants, mais obéissent à une logique, ne faire aucune vague, mettre la même pression sur les équipes des écoles que celle qu'ils subissent, ne pas réfléchir, être lisse, comme notre société. Parfois même on nous bourre la tête de recommandations capitales, mais incohérentes dans leur réalisation, ce qui engendre un mélange de hargne et de résignation: il FAUT prendre soin de la planète, et recycler ce qui peut l'être ! Des poubelles dédiées aux papiers sont achetées, un temps d'information auprès des élèves est exigé. Ouais, tout ça pour voir le contenu des deux poubelles, papiers et "autres" finir dans la même benne...

Il est certain que certains de mes futurs hôtes vont être de la même trempe, à peut-être vouloir porter en justice l'insalubrité de mes gîtes parce qu'ils auront vu 2 mm de tartre au dessus du mitigeur de la douche, voire me reprocher de ne pas avoir précisé qu'un four à micro-ondes ne faisait pas fonction de sèche-cheveux pour chien. 

Qu'est-ce que je perds ? La sécurité de l'emploi, qui revient à obéir aveuglément à des ordres dictés par l'instant et à pouvoir, tant que personne ne le voit, faire un travail imprécis, inutile, dangereux ? 
Qu'est-ce que je gagne ? Certainement pas l'assurance d'avoir un salaire constant, mais l'immense avantage de savoir pourquoi je travaille, de savoir que la précision est la cause de la réussite, de pouvoir dire non sans craindre les foudres d'un supérieur, et à l'opposé de savoir qu'un travail de qualité sera récompensé. 
Essayer de vivre le plus possible en harmonie avec ce que l'on a au fond de soi, ça me botte, ça me rend heureux, ça me donne envie de rendre heureux mes proches. What else ?

lundi 30 janvier 2012

Ça y est, c'est signé !

Les grandes manœuvres vont pouvoir commencer: je sors de chez le notaire, j'ai signé pour l'achat d'un appartement dans le quartier Saint-Louis
Pas de droit de préemption de la part de la Mairie, diagnostics ok, juste des petits emmerdements avec la vendeuse. 

Elle avait en effet prévu quelques travaux d'aménagements dans l'appartement avant la vente.
Dans les jours qui ont suivi la signature du compromis, je l'ai contactée pour lui dire que j'avais des idées précises de travaux, et que sachant qu'elle aussi, c’eut été intéressant qu'on en discute pour ne pas avoir à payer inutilement....
Très bon contact dans un premier temps, "mais bien sûûr ! rencontrons-nous, je vais joindre mon entrepreneur, quel est le vôtre ?" "C'est moi." "..."

S'ensuivent un échanges d'emails sans jamais se rencontrer alors que nous habitons à 1 km l'un de l'autre. Un coup elle est en déplacement, un coup elle est malade, un coup elle me donne rendez-vous à 15h... Puis de nouveau en déplacement, puis malade, pfff... 
Un jour, nouveau message, il y a de ça un mois à peu près, "La cuisinette est livrée ce soir à 17h30, vous vouliez la voir, venez à cet horaire."
Ben non, depuis le début de nos échanges je te dis que je ne peux pas être disponible avant 18h30... Du coup, je lui réponds qu'il est fort dommage qu'on ne se soit pas rencontrés plus tôt, qu'a priori la cuisinette ne me conviendra pas, et que le prix de celle-ci aurait pu être consacré à installer un double vitrage ou à changer le disjoncteur différentiel qui n'est pas aussi sensible que le veut la norme, dixit les diagnostics.
Réponse lapidaire, ce qui est fait est fait, point barre. les "cordialement" et "cher monsieur" ont disparu...

Je tente encore de lui expliquer qu'il est regrettable de maintenir les choses en l'état, et que la cuisinette va certainement se retrouver sur le trottoir, que quitte à dépenser de l'argent il vaudrait mieux le consacrer à des choses importantes.
Le lendemain, coup de fil de l'agent immobilier, la propriétaire lui demande de me dire de cesser de lui écrire... 
Ben va te faire voir, t'es butée, tant pis pour toi.

J''effectue une dernière visite la semaine dernière, son "entrepreneur" est dans l'appartement, en fait un copain bricoleur, en train de monter cette cuisinette (un mois après...) Elle est moche, froide.
"Je la fixe au silicone ?" 
"Non, laissez, je verrai"

Ce soir ma femme et moi l'avons rencontrée. Pas un bonjour, froide comme un congélateur, aimable comme une porte de prison... 

L'important, c'est que c'est signé ! Dès que possible je vais y faire les travaux d'aménagement et de décoration nécessaires pour en faire un lieu d’accueil joli, fonctionnel, pratique.
Au boulot !

En bonus, un reportage sur Versailles bien fichu: le château et ses coulisses, le domaine et les jardins, ainsi que les quartiers à visiter. La question qui préoccupe la mairie et l'office du tourisme est celle de trouver les moyens d'amener les visiteurs du château vers la ville qui recèle des endroits magnifiques. Mon projet est de la partie, amener les gens à découvrir "la banlieue" du château.
La vidéo ne sera pas éternellement en ligne, profitez-en !

mercredi 25 janvier 2012

Lettre à l'Inspecteur d'académie

Voici ci-dessous le courrier que j'ai adressé l'an passé à l'Inspecteur d'académie, accompagnant ma demande d'IDV. À la relecture, je me trouve venimeux. Bof, de toutes façons l'a-t-il lue ? 

Je n'ai aucune confiance en l'institution. Pris individuellement je suis certain que ces gens sont intéressants, prennent position, savent écouter et défendre leurs opinions; mais une fois endossé le costume de représentant de l'état tout ce qui les fait hommes ou femmes s'efface devant le système. En triant mes emails je suis tombé sur un courrier que j'avais adressée à la DRH de l'Éducation nationale, lui demandant pourquoi chaque ministère traitait l'attribution de l'IDV d'une manière aussi différente voire inique. Sa réponse a consisté en un copié-collé de la circulaire... Et encore, est-ce "sa" réponse ? Peu importe après tout, je quitte le mammouth handicapé pour des relations à beaucoup moins de niveau, plus humaines, plus franches. 

J'ai réécrit cette année à l'Inspecteur, sur demande d'une de ses sbires; méfiant au départ quant à cette demande, et ayant posé la question aux syndicats (pas de réponses, ça ne m'étonne pas. Je le les intéresse pas, moi qui veux partir; ils adorent les enseignants qui se plaignent mais qui restent enseignant) et à Aide aux Profs (eux m'ont répondu !) j'ai motivé mon ultime demande d'IDV en écrivant de nouveau un courrier. je le mettrai en ligne prochainement.


 "Monsieur l’Inspecteur d’académie,

Ce courrier accompagne ma demande de chiffrage de l’indemnité de départ volontaire que j’ai remis à mon inspectrice de circonscription. Le décret n° 2008-368 du 17 avril 2008 instituant cette indemnité a fait l’objet d’une circulaire publiée au bulletin officiel n°22 du 28 mai 2009, qui précise les modalités d’obtention de celle-ci.

Contrairement à d’autres ministères qui ont défini un montant précis de l’indemnité en fonction de l’ancienneté de l’agent demandeur à l’année près, cette circulaire définit des fourchettes plus larges du plafond de l’indemnité, octroyées selon trois critères : moins de dix ans d’ancienneté, entre dix et vingt-cinq ans d’ancienneté, plus de vingt-cinq ans d’ancienneté. Cependant, cette même circulaire précise que les services académiques « conservent la faculté, dans le cadre de [leur] pouvoir d'appréciation de la demande d'I.D.V. et dans des cas exceptionnels, de [s’] écarter de ces fourchettes. »

Je souhaiterais bien évidemment recevoir un montant le plus élevé possible, mais mon ancienneté ne sera de dix ans qu’au premier septembre prochain, voire un peu avant car j’ai travaillé comme contractuel avant de devenir professeur des écoles titulaire, travail qui sera pris en compte dans le calcul de mon ancienneté comme le mentionne cette même circulaire.
Étant donné que le formulaire de demande de chiffrage me demandait simplement mon état civil et mon grade, je tiens donc à vous exposer ci-dessous les motifs de ma demande, afin que vous puissiez éventuellement décider de vous écarter de ces fourchettes mentionnées dans la circulaire en toute connaissance de cause.
Après presque dix années passées à exercer mon travail dans des écoles difficiles, un changement de carrière s’impose. Je me suis beaucoup investi dans mon travail, utilisant une part importante de mon temps personnel à bâtir des projets innovants, à chercher à comprendre et à résoudre les difficultés des élèves dont j’ai eu la charge, à expérimenter des fonctionnements différents, à faire vivre l’école, de l’élaboration entière d’un site Internet à l’organisation de séjours pédagogiques, et j’ai longtemps cru que ces efforts porteraient leurs fruits. La déception de constater l’inexistence de reconnaissance, tant des parents, des élèves que de ma hiérarchie ajoutée aux sacrifices effectués dans ma vie privée et à ma santé qui s’est dégradée me poussent à ne plus continuer à me faire du mal en vain. J’ai trop longtemps subi l’angoisse et le stress de ne pas pouvoir mettre en pratique une journée de classe telle que je l’avais conçue, en raison du profil des élèves, des exigences pressantes de leurs parents, de l’inertie injustifiée des équipes pédagogiques et municipales.

À ces raisons s’ajoute celle d’être tributaire d’un système trop rigide. Ma femme, enseignante également, et moi-même croyions pouvoir aller exercer notre métier en province, pour améliorer notre qualité de vie et celle de nos enfants, mais les modalités des mutations conjointes nous ont fait nous rendre compte amèrement que nous ne pourrions jamais quitter le département. Quant à pouvoir se mettre en disponibilité, là aussi des critères restrictifs n’offrent pas la liberté d’aller tenter autre chose, particulièrement dans le type d’activité que je souhaite exercer.

Pour répondre le mieux possibles aux exigences de ce métier, il est préférable d’être célibataire sans enfants. Ces mots ont été prononcés par un IEN. Ce n’est pas ma vision, j’aspire à une autre vie.

J’élabore depuis quelques années un projet de reconversion professionnelle dans l’accueil touristique. Ce projet de création d’entreprise est avancé, mais à deux reprises déjà j’ai dû en reporter la concrétisation ; je ne pouvais pas en effet me décider pour l’acquisition d’une propriété destinée à accueillir des structures d’accueil puisqu’il aurait fallu que je puisse rapidement demander une disponibilité, qui n’est hélas accordée qu’à des périodes déterminées et susceptible d’être refusée.

Le développement de cette activité suppose des investissements de départ importants pour développer une rentabilité acceptable. Il me sera nécessaire de pouvoir disposer d’un revenu suffisant les premiers temps avant que les bénéfices se matérialisent.

Cet apport financier sera fourni par l’indemnité de départ volontaire. C’est pour cela que je sollicite votre bienveillance et votre compréhension afin d’espérer un montant de cette indemnité qui puisse être supérieur à la fourchette attribuée pour les agents ayant moins de dix ans d’ancienneté, à quelques mois de ce palier.

Je me tiens à votre disposition pour tout renseignement ou complément d’informations dont vous pourriez avoir besoin.

Je vous prie de croire, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, en mes respectueuses salutations."

lundi 23 janvier 2012

Début d'évasion



UN MATIN COMME TOUS LES AUTRES
UN NOUVEAU PARI
RECHERCHER UN PEU DE MAGIE
DANS CETTE INERTIE MOROSE

CLOPIN-CLOPANT SOUS LA PLUIE
JOUER LE ROLE DE SA VIE
PUIS UN SOIR LE RIDEAU TOMBE
C'EST PAREIL POUR TOUT L'MONDE

RESTER DEBOUT MAIS À QUEL PRIX
SACRIFIER SON INSTINCT ET SES ENVIES
LES PLUS ESSENTIELLES

MAIS TOUT PEUT CHANGER AUJOURD'HUI
ET LE PREMIER JOUR DU RESTE DE TA VIE
PLUS CONFIDENTIEL

POURQUOI VOULOIR TOUJOURS PLUS BEAU
PLUS LOIN PLUS HAUT
ET VOULOIR DECROCHER LA LUNE
QUAND ON A LES ÉTOILES …

mardi 17 janvier 2012

Envol prématuré ?

Finalement je n'aurai pas de CP jusqu'à la fin de l'année. Une semaine et demie seulement, le temps qu'une maîtresse se remette d'une opération. Et tant mieux, cette classe n'est guère attachante; de plus les trois classes de CP ont un programme commun, ce sont donc des journées denses, des corrections tout le temps, un planning à suivre sans temps mort, aucun moment pour reprendre des choses avec des élèves qui n'ont pas compris, bref ça m'emmerde profondément. 

Toujours le même ressenti: aucun plaisir, aucun sens. Le ras-le-bol, de nouveau. Marre de ces élèves qui se fichent éperdument de leur matériel, c'est si simple d'aller voler la gomme du voisin quand on a massacré la sienne en la désintégrant en mille miettes répandues sous sa table, marre de ce rythme inhumain, "Tu n'oublies pas qu'on a une réunion ce midi, à 12h15 après le soutien, prévois ton sandwich", marre de ces locaux délabrés où l'on pisse au même endroit qu'on y fait sa vaisselle du midi, marre. 

J'ai été convoqué par l'inspecteur hier soir. Motif: évoquer avec moi mes absences injustifiées. Il y a eu des matins en effet où trouver le courage d'aller affronter ce milieu était au-dessus de mes forces. Face à moi un discours carré, évoquant les termes  de "mission", de "contrat", de "devoir vis-à-vis de l'institution"... Parenthèse édifiante à ce sujet, nous les profs n’avons jamais signé de contrat avec l'institution, sommes malléables au gré des réformes, tout comme nous n'avons eu aucune visite d'un médecin du travail quelques soit le nombre d'années d'ancienneté...

Cet inspecteur désirait me voir également au sujet de la demande d'absence d'une journée que j'avais déposée. Notre fille aînée a bien morflé pendant sa première année d'une "longue maladie" comme on dit pudiquement dans les journaux. Depuis sa rémission elle a une visite de suivi chaque année jusqu'à ses 15 ans environ. Chaque année ma femme et moi avons demandé et obtenu une journée (je ne me souviens plus si nous avons été rémunérés à chaque fois mais peu importe) afin de l'accompagner à l'hôpital, être à ses côtés pendant les examens de contrôle, parler avec son médecin référent en espérant que chaque année le mot "rechute" se terre davantage sous d'épaisses couches d'improbable.


Et bien pas cette année. Non seulement il n'accorde la demande qu'à l'un de nous deux, mais en plus pour une demi-journée seulement. Là où une petite dizaine d'inspecteurs/trices, et parfois des garces ! avaient accordé sans discussion cette absence, lui se démarque. L'éducation nationale -sans aucune majuscule- a rendu ce qui lui restait d'humanité pour ne plus être qu'une entreprise engluée à des résultats, des performances, du rendement. Réduire le personnel, geler les salaires, obéir aveuglément aux pressions iniques de plus haut tout en affirmant que tout va mieux dans l'école, il est bien dans son rôle cet inspecteur. 

"Papa tu viens aussi à l'IGR avec maman ?
- Ben non, mon chef a refusé que je t'accompagne.
- Mais c'est pas juste ! Il a pas le droit !"

Ben si. Il fait ce qu'il veut. C'est le chef. Peut-être est-ce une "vengeance" de sa part suite à l’entretien que j'ai eu avec lui pour déposer ma demande d'IDV ? Si c'est le cas comment ne pas se sentir honteux face à sa femme qui souhaitait qu'on y aille tous les deux parce qu'on se complète, qu'on se comprend, qu'on navigue mieux à deux que tout(e) seul(e) ?
Comment fait-il cet inspecteur pour être fier de lui ? Comment accepte-t-il de jouer à l'Alain Juppé de 1995 ? Quelle vie privée lui reste-t-il ? Et puis merde, chacun sa vie, chacun ses ambitions, chacun son orgueil, chacun sa dignité, je m'en vais.

Facile à dire. 

Je suis proche d'une nouvelle vie, mais elle m'apparaît tellement éloignée encore.
Plus je subis l'école, plus je me renfrogne, plus je doute de moi.
Plus je doute, plus je suis sensible aux propos entendus, c'est la crise, au moins tu as la sécurité de l'emploi...
Travail = souffrance, c'est la vie ? Quelle horreur !
Un peu de cran, de confiance en ce que je veux, en ce que je crois, oser refuser d’entretenir ce système ?
Perdre encore un peu de plus de santé et d'âme jusqu'en juin ?
Tirer un trait sans remords, quitte à avoir moins de sous mais plus de vie ?
Cinq mois et demi à tenir, ce n'est rien mais c'est tellement...

Cerebration in progress...

Merci pour vos commentaires, je crois que je vais attendre les suivants avec fébrilité pour m'aider à prendre une décision...







jeudi 5 janvier 2012

IDV, le retour

Tout d'abord je souhaite à celles et ceux qui passent par ici une belle année 2012, l'occasion symbolique de penser sa vie autrement, de se questionner sur son bonheur, de vivre ses rêves et non de rêver sa vie...


Aujourd'hui j'ai eu rendez-vous avec l'inspecteur de ma circonscription afin de lui remettre le formulaire de demande d'IDV (Indemnité de Départ Volontaire). Je comptais le faire en septembre dernier, mais à l'Inspection Académique on m'a rappelé que cette indemnité était calculée sur l'année civile précédant la demande.

Morceaux choisis:

" Vous avez certainement pris connaissance de mon dossier ?

- (Silence gêné) Euh, oui...

- Donc vous devez savoir que j'ai déjà posé une demande de chiffrage d'IDV l'an passé.

- Oui, j'ai vu cela. Qu'est-ce précisément cette IDV ?

- Et bien, suite à circulaire de 2009 les fonctionnaires ont le droit de percevoir une indemnité en cas de démission. J'ai demandé cette IDV l'an passé, mais je n'avais que 10 ans d'ancienneté et mon projet n'était pas assez abouti, j'ai donc eu un chiffrage mais je n'ai pas démissionné.

- Bien. Vous avez le dossier avec vous ?

- ( Lui tendant l'imprimé) Voici.

- C'est tout ?

- Et oui. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est tout. Les textes m'obligent à passer par la voie hiérarchique pour faire cette demande, vous n'avez qu'à émettre un avis favorable ou défavorable, mais sur ce point je n'ai pas bien compris la visée de cet avis: devez-vous être favorable à un départ d'un de vos agents ? 

-(Silence) Et quand voudriez-vous partir ?

- Le plus tôt possible.

- Hmm... Vous savez que nous avons des gros problèmes d'effectifs

- Oui je sais, l'école va mal

- (Silence) Donc je veux bien mettre un avis favorable à votre demande, mais c'est donnant-donnant (sic) il faut que vous vous engagiez à effectuer les remplacements jusqu'à la fin de l'année, et j'ai vu dans votre dossier que vous avez eu un certain nombre d'absences depuis le début de l'année.

- Je reconnais, mais vous savez c'est une souffrance au quotidien que d'aller travailler dans une école. Je n'éprouve aucun plaisir, mon travail n'a aucun sens. 

- L'école a des besoins qui lui sont dictés par la société vous savez. (re-sic). Nous avons pour mission de répondre a ces besoins.

- Quand je suis en remplacement j'effectue mon travail consciencieusement. Je l'ai fait consciencieusement aussi lorsque j'étais à Nanterre, mais vous savez, se lancer dans des projets d'envergure et n'avoir aucun retour de la hiérarchie, des familles ou des enfants, c'est désespérant.

- (Silence) La reconnaissance des élèves réside dans l'accomplissement de sa mission d'enseignant.

- Mais quand vous montez des projets importants, que vous trouvez 12000€ pour emmener vos élèves en classe transplantée auto-gérée, et que personne ne vous encourage ou ne vous remercie, quand seule la commune vous octroie un complément de salaire, quand ces élèves reviennent voler dans votre classe quelques années plus tard, vous éprouvez un découragement et de la colère. On passe du temps à ouvrir les yeux, les sens des enfants, mais nos efforts sont réduits à néant car une fois hors de l'école, ce sont les règles et les habitudes du milieu qui priment.

- Il ne faut pas agir contre le milieu mais avec le milieu ( à ce moment-là, c'est dommage je manquais de récompenses pour "langue de bois" mais l'envie y était...)

- Seulement quand le milieu de vie prime sur celui de l'école, c'est un combat vain. je vous le dis comme je l'ai dit à mon inspectrice l'an passé, j'aurais eu de sa part un "bravo", une invitation à recommencer mes projets de sa part, je ne serais peut-être pas là aujourd'hui.

- (Silence, le même que l'an passé face à cette inspectrice)

- En tout cas, voilà, ma décision est prise. Face à l'image d'Épinal que j'avais de ce métier et la réalité actuelle il y a un gouffre. Je me permets de vous le dire, entre un enseignant qui se défonce à 400% et un autre qui en fait le moins possible il n'y aucune différence. Celui qui travaille mal aura une inspection défavorable, qui se traduira par un léger retard dans son avancement par rapport à celui qui a une bonne inspection, mais qui aura son avancement de toute manière. Ce n'est pas très motivant !

- ( Silence appuyé) Bien, je transmets votre demande.

- Merci de m’avoir reçu."

Incroyable. Encore un inspecteur qui a  peut-être des idées, des critiques à émettre face au système, mais qui n'en laisse rien transparaître. On a l'impression qu'être inspecteur, c'est être un bon soldat, sous tension...
Plus que quelques mois avant de quitter ce système gangréné. 

En attendant, ils sont tellement en manque de personnel que les enseignants devant remplacer les congés longs sont tous mobilisés, et que je suis dans les derniers enseignants "congés courts" à être encore affecté à ce genre de remplacement. La secrétaire de l'Inspection m'a informé ce soir qu'à partir de la semaine prochaine je devrai à mon tour effectuer un remplacement long. Sur son bureau traînaient des tableaux des enseignants en congé (et n'en déplaise aux détracteurs de ce métier qui pensent que les enseignants sont un ramassis de feignants, les mots "hospitalisation" et "longue maladie" revenaient souvent dans les motifs d'arrêt...)

Donc en toute logique je m'apprête à prendre un CP à partir de jeudi prochain jusqu'à la fin de l'année.

Refuser cette affectation, c'est profiter de l'absence de préparations, corrections, réunions diverses, mais c'est encore subir l'angoisse chaque matin en attendant le coup de téléphone: quelle école, quel niveau, quelle équipe, quel attitude des élèves face à un remplaçant d'un jour, quel moyen de m'y rendre ?
Et puis ce CP n'est pas loin de chez moi. Qui me dit qu'en refusant ce remplacement long je ne sois pas contraint d’accepter dans quelques semaines un autre remplacement dans une école pourrie, dans une école éloignée ?

Revenant à mon projet, les gens à qui j'en parle me disent que je peux conjuguer un emploi d'enseignant et la tenue de gîtes urbains. Ils ne se rendent pas compte ! Une personne réserve pour un jeudi. La veille, mercredi, je peux me rendre dans mon gîte le nettoyer,  installer une literie propre, vérifier que les produits sanitaires sont en quantité suffisante, apporter et installer le kit petit déjeuner du lendemain, refaire la décoration d'accueil. Mais si une autre personne a réservé mon gîte le vendredi pour 17h, je vais arriver à 17h30 au bas mot avec mes draps propres sur l'épaule, mon plateau petit déj sur l'autre bras, en m'excusant auprès de la personne qui aura attendu 30 minutes en bas de l'immeuble ? Impossible, en tout cas dans l'idée que j'ai de l'accueil.

Rien ne presse, je signe dans quelques jours pour l'achat de mon premier gîte, le deuxième existe déjà, je ferai les travaux petit à petit. Car bizarrement, prendre une classe de CP et l'abandonner en cours d'année me choque. Alors, c'est parti pour les fiches de sons, le fichier de numération et tout le tintouin !


jeudi 15 décembre 2011

L'école, le projet et le chat

Que de remplacements à faire ce mois-ci ! Chaque jour dans une école différente, parfois même deux écoles dans une journée, je ne chôme pas ! J'arrive à prendre du recul, à ne pas trop m'investir moralement, je tente une approche ethnologique/sociologique des élèves et des équipes rencontrées. Il y a une atmosphère très différente selon les écoles, l'envie de faire, la motivation, le rapport aux enfants, l'organisation de la classe, l'approche des apprentissages, tout cela crée une sorte de micro-climat qui fait que les enfants y évoluent différemment. Ce qui me marque également, c'est l'esthétique des lieux. Dans une classe décorée, rangée, pensée, les élèves -et les adultes- s'épanouissent davantage que dans une classe sans affichage, sans matériel, aux murs lézardés, aux toilettes honteuses...

Ici l'objectif est que chaque élève remplisse ses fiches de travail, aidé s'il le faut par un adulte, alors que le gamin n'a rien compris. Quel intérêt à s'énerver et à faire le travail à la place d'un enfant qui ne sait pas dénombrer plus de 4 objets ?  Oui, il aura sa fiche remplie, collée dans le cahier, mais cela ne lui aura rien appris...
Ici on considère les élèves comme des petits monstres qu'il faut occuper le plus possible, en silence. Du coup on accumule les fiches, on tolère très peu qu'ils jouent. J'ai "osé" leur apprendre une chanson dans laquelle on a le droit de hurler, les enfants n'en revenaient pas. L'Atsem non plus, qui m'a lancé un regard noir !
 

Là, la directrice me dit un midi: "Tu n'as pas fait le soutien ?" Ben non, pour un jour de remplacement je ne fais pas ce soutien, je ne connais pas les élèves. "Et bien moi, me lance-t-elle, l'an dernier j'étais remplaçant comme toi, et j'ai réussi à faire 50h de soutien sur les 60 que je devais" " C'est bien, bravo" ai-je répondu en quittant la pièce...
 Ça me rappelle ce film d'Enki Bilal, dans lequel un personnage se voyait promu "Zélateur du mois" ...


Bref, fatigant, amusant, mais mon projet entretient ma motivation, car j'ai toujours cette impression de perte de temps à l'école, et d'une école qui ne va pas en s'améliorant...

J'ai eu un premier courrier du notaire qui va effectuer la vente du futur gîte urbain, les diverses autorisations et renseignements administratifs sont en cours, on attend. Je dois bientôt rencontrer la propriétaire actuelle pour discuter des travaux à effectuer, et dès que j'ai un moment je consulte un tas de blogs et de sites de déco, de chambre d'hôtes très sympa pour cerner au mieux les aménagements que je vais faire.

Ce blog-journal de ma reconversion a une petite audience depuis le début, jusqu'à il y a quelques jours où plus de 950 pages sont lues dans une journée ! C'est grâce à un coup de projecteur du forum top-rural invitant tous ses abonnés à venir y faire un tour, un grand merci à eux ! Du coup j'ai eu plein de commentaires, très enrichissants, de l'encouragement aux conseils, du retour d'expérience aux propositions de coups de main, c'est super !


Après ces journées denses à l'école, l'esprit occupé par l'ouverture prochaine du gîte à Versailles, chaque soir je prends une dose de décontraction féline: Chatouille notre chat distribue ses ron-rons à chaque membre de la famille, cet amour fidèle d'une bête est merveilleux. Au bout de quelques caresses, on se sent relaxé, un sourire apparaît naturellement... La chathérapie, il n'y a rien de mieux !



L'image du début de cet article est un livre excellent de Martin Vidberg.

mercredi 30 novembre 2011

Novembre en attendant...

Je me sens comme un gamin de 17 ans et demi qui sait qu'il a un beau pécule sur son livret, mais qui doit attendre quelques mois avant d'y toucher... J'ai acheté un chouette appartement dans un chouette quartier de Versailles, mais ça ne sert à rien de se précipiter, la vente n'est pas faite officiellement. J'ai quasiment tout en tête et sur papier, prêt à être développé concrètement, je planche même sur un autre gîte urbain accessible aux personnes handicapées, mais il me faut attendre... Pas facile ! la question de l'argent est présente aussi, il faut bien réfléchir à quand demander l'IDV, à quand créer mon entreprise, à quand commencer l'activité. Tel que les choses se profilent, je pense "ouvrir" à la fin du printemps 2012.


 Alors en attendant, retour à la case "École". Lundi, petite section de maternelle, mardi CE1 dans une école pourrie, jeudi en moyenne section, vendredi en double niveau CE1/CM2, et on recommence la semaine suivante...
J'essaie au maximum de mes capacités d'y aller l'esprit libre, n'accordant aucune importance à ce que je vois. Et pourtant...


Que d'équipes qui font la tête et se plaignent toute la journée !
Que de classes laissées à l'abandon, sans matériel, sans affichages, sans règles !
J'ai d'agréables surprises aussi, tel cet enfant de 4 ans ne supportant pas que sa maîtresse ne soit pas là, et qui pourtant finit la journée main dans la main avec moi... Ou cet autre m'appelant "papa", ou ces grands de CM2 démesurément joyeux parce que je leur annonce que je ne leur donne pas de devoirs (je suis dans leur classe une journée, autant que tout le monde la passe le mieux possible !)

D'autres expériences sont plus pesantes. Des équipes dans la critique constante, des écoles où il n'y a aucun endroit pour manger pour les adultes, on se retrouve à manger un repas dégueulasse en barquettes plastiques dans une classe sur une table sous laquelle nos genoux n'ont pas de place. Ailleurs il n'y a pas de pause ce midi, réunionnite aiguë. Dans un autre endroit, des enfants de 4 ans doivent colorier une photocopie d'un dessin représentant l'automne afin d'illustrer le mois de novembre qui commence; un arbre sans feuille est dessiné en traits gras, sans aucun espace pour mettre de la couleur... L'Atsem présente leur demande de repasser sur les traits bien noirs et bien épais avec leurs feutres, en leur criant dessus:" EST-CE QUE LE VIOLET C'EST UNE COULEUR DE L'AUTOMNE ? TU TE FICHES DE MOI?"  4 ans le môme... horrible.



Et puis je rencontre aussi des gens incroyables. Telle cette maîtresse, double niveau CP/CM2, plus que sympa, plus que drôle, présente à l'école de 7h30 à 18h30, 36h hebdomadaires payées 26, passionnée par ce qu'elle fait, mais de plus en plus démoralisée par le traitement et la pression qu'elle subit...

Je m'ennuie. J'attends chaque matin avec un mélange d'angoisse, de lassitude mais de nécessité l'appel de la secrétaire de l'inspection de l'éducation nationale, "Nous vous prions de bien vouloir vous rendre à l'école X afin d'effectuer le remplacement de Mme Y".
Je m'ennuie. Payé à surveiller des pitchounes en train de dormir, payé à rabrouer des grands qui ne voient pas l'intérêt de souligner les groupes nominaux en bleu et les groupes facultatifs en vert, payé à m'ennuyer deux heures le midi... D'aucuns pourraient me dire quelle chance j'ai d'avoir un salaire, je sais, j'en suis conscient, de plus en plus en ce moment, mais vraiment j'aspire à autre chose...

mardi 22 novembre 2011

Versailles en automne

Quelques photos prises en déambulant dans les rues de Versailles.
Avenue de Paris, Château, Quartier Saint-Louis, Domaine de Mme Élisabeth, Pièce d'eau des Suisses...

J'engrange ces images pour illustrer les pages du futur site de location.
Work in progress...


De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne


De la zep aux étoiles - Versailles en Automne


De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

De la zep aux étoiles - Versailles en Automne

samedi 19 novembre 2011

Faire des choix... et les bons tant qu'à faire !

Je viens de terminer l'aménagement de notre entrée, le résultat est sympa.



Mais qu'est-ce que c'est long, ou plutôt qu'est-ce que je mets comme temps à bricoler ! Bon, il y a des raisons, découper en suivant une pente, installer un va-et-vient, tricher de façon invisible quand les murs ne sont pas droits... Mais quand même je ne me trouve pas aussi rapide que j'aimerais l'être.

Mon moniteur d'auto-école me qualifie de "doué et nerveux".

Doué, nerveux, perfectionniste... Exactement la manière dont je prépare la future ouverture de mon premier gîte urbain. C'est passionnant, excitant, mais loin d'être simple. Pour que tout roule le jour d'ouverture, il faut décider de l'organisation maintenant, en essayant au maximum de ressentir les désirs et les besoins des gens et de se projeter dans les mois et les années qui vont suivre.



En gros, voilà à quoi j'occupe donc mon temps libre en ce moment:

Aménagement, décoration...
  • comment installer des WC suspendus pour gagner de la place
  • repenser l'électricité, l'accessibilité des prises, les différents éclairages selon les pièces
  • quelles couleurs pour quelle pièces
  • quel mobilier dans la cuisine, moderne, tendance "color block" (et oui sans le savoir chuis à fond dans la mode !) fonctionnel, solide
  • contact avec la futur-ex propriétaire pour discuter des travaux qu'elle prévoyait de faire avant la vente et mes souhaits
  • mettre à disposition un accès Internet: wifi ? box ? 
Accès
  • Contact de l'entreprise qui a installé des interphones pour qu'elle rajoute un digicode
  • comparatif des serrures à code pour la porte de l'appartement
Concurrence
  • liste exhaustive des hébergements touristiques existants à Versailles
Ce point-là était intéressant à réaliser. On voit un peu de tout, des chambres à plus de 130€ la nuit, qualifiées de "luxe" quand celui-ci consiste à mettre des dorures, des moulures sculptées, des bustes... L'idée doit être "On est à Versailles, donc château, donc on va se calquer sur la déco des pièces royales." Mouais... Pas trop mon truc. D'autres sont beaucoup moins chères, mais pour accéder au coin-cuisine il faudra donner 10€, pour regarder la télé, 7€ !! D'autres imposent un forfait ménage de fin de séjour obligatoire à 50€... D'autres encore ont un site Internet mal bâti, vieillot avec des liens qui ne marchent plus... Bref, une petite étude de marché très instructive pour avoir une idée des prix pratiqués, des services offerts, de la visibilité de chaque location...
  • petit-déjeuner, comment, combien, avec quoi...
  • partenaires à contacter pour offrir des services dans un genre de "pack", nuit + soins de beauté / visites touristiques / restaurants choisis, etc.
Internet
  • Acheter un nom de domaine pour avoir son propre hébergement
  • décider du nom
  • essais de plusieurs plateformes de construction de sites: joomla, modx, jimdo, wordpress, spip... Pfff, quelle jungle ! 
  • quelles pages, comment insérer un formulaire de réservation, un autre de paiement en ligne
  • quel type de contrat, quelles conditions
  • sur quels annuaires s'inscrire
  • labellisation ou pas, avantages et inconvénients...
 Je tombe sur des adresses de lieux qui donnent envie d'y aller et qui sont une riche source d'inspiration, par exemple Rennes Attitude ou Un Coin Chez Soi.





Plus mon budget prévisionnel, à ajuster au mieux avec les nouvelles données, penser à l'assurance, aux taxes locales et professionnelles, à la Sacem (et oui, obligé de payer une redevance Sacem car je mets à disposition une télévision à du public, donc il me faut payer des droits d'auteur !)...

Doué, nerveux et lent. Alors j'y mets un temps fou, je veux un truc aux petits oignons, mais tout ça ne se fait pas de manière zen ! (D'ailleurs, il faut que j'aille racheter du café...)

dimanche 13 novembre 2011

Ouverture d'une chambre d'hôtes: Du concret !

Lorsque je cherchais à acheter des propriétés en province, j'avais tout le temps nécessaire pour réfléchir entre la date de parution de l'annonce et la vente. Certaines d'entre elles sont d'ailleurs toujours à la recherche d'acheteurs, des mois après.
Rien à voir avec le marché de l'immobilier à Versailles ! Il ne s'écoule guère plus de 72h avant qu'un appartement soit vendu ! 

Je me suis donc mis en quête d'un petit cocon pour démarrer mon projet d'accueil touristique. 
Première visite: un deux pièces sous les toits non loin du bassin de Neptune, très mansardé, au 5ème étage sans ascenseur, l'état intérieur laisse à désirer... C'est non.
Deuxième et troisième tentatives, même scénario: je repère l'annonce un matin sur Internet, et le temps de situer le bien, de réfléchir à la faisabilité d'une transformation de l'appartement en chambre d'hôtes, de décrocher mon téléphone... c'était déjà vendu !
Ultime essai, je huile mon combiné de téléphone afin de dégainer le plus rapidement possible, je fais quelques échauffements préalables, et je guette, l'index à quelques millimètres au dessus de la souris...
Top, j'en ai vu un ! Exercice de lecture rapide des données, temps de réflexion optimisé, le numéro de téléphone de l'agence est déjà composé. L'appartement est bien en vente, depuis la veille, et oui il est possible de le visiter dans quelques heures !

Rendez-vous pris en fin de matinée, j'arrive même un quart d'heure en avance, l'agent immobilier est disponible, il prend les clefs et nous allons visiter ce deux pièces de 25m² en plein cœur du quartier Saint-Louis. Un des quartiers que je recherchais, avec celui de Notre-Dame, c'est le Versailles historique, les rues piétonnes, la gare, le château à proximité, la belle place de la Cathédrale, l'insolite Potager du Roi, la salle du Jeu de Paume, sans oublier le Palais des Congrès qui draine beaucoup de touristes "d'affaires". 


L'appartement est au premier étage, on entre dans une pièce avec coin-cuisine, une petite salle de bains y est accolée, puis en montant une marche on arrive dans la pièce principale, murs refaits à neuf et poutres au plafond. Des travaux de rajeunissement sont en cours, le meuble de cuisine va être remplacé et l'électricité est refaite partout. Points positifs: la situation, la surface, le cachet de la pièce de vie. Points négatifs: l'étroitesse de la salle de bains, mais la disposition des éléments ne peut qu'être améliorée. L'appartement est sombre également, mais dans l'idée d'en faire un lieu de vie pour des personnes de passage qui y seront en général de la fin de l'après-midi au milieu de matinée suivante, ce n'est pas un handicap, au contraire; il se dégage déjà une ambiance cosy dans la pièce principale, les idées ne manquent pas !



Avant de venir au rendez-vous, j'avais fait une simulation des frais de notaire pour avoir une idée globale du prix, car je souhaite garder autant d'argent que possible pour réaliser un aménagement fonctionnel et une décoration fouillée des pièces.

Je propose donc un prix de vente à 10 000 € de moins que le prix annoncé, en précisant que je paye cash.
Dix minutes après je mettais noir sur blanc ces conditions.
Trois heures après l'agent immobilier me rappelle: "On a eu chaud ! Une autre agence était sur le coup, il y avait d'autres personnes intéressées, mais comme le vendeur veut aller vite, il accepte votre nouveau prix car vous payez cash!" Whaoûû ! 
Vingt-quatre heures après les diagnostics étaient réalisés.
Cinq jours après nous signions le compromis de vente.

L'aventure peut commencer, et à la satisfaction d'avoir trouvé un chouette appartement s'ajoute le plaisir d'une petite revanche sur le passé, quand deux affaires m'étaient passé sous le nez, les vendeurs ayant favorisé à chaque fois ceux qui payaient cash ...